Dans les coulisses d'un évent avec Philippe Amar
WB : Bonjour Philippe ! Avant de commencer à parler de tout le travail que c'est de gérer un évent, est-ce que tu peux nous en dire plus sur toi ?
Philippe : Alors, je m’appelle Philippe Amar. Je viens d’Avignon, d’une famille de danseurs. Mes parents ont une école de danse qui s’appelle le Centre de Danse Amar à Avignon. J’ai grandi dans ce milieu mais ne me suis mis à danser qu’à l’âge de 11 ans.
Très vite, je me suis pris de passion pour la danse notamment le Boogie-Woogie et le Rock Acrobatique. J’ai alors commencé les compétitions et ne me suis jamais arrêté. Avec ma partenaire nous avons été vice-champions de France Junior et second mondiaux durant notre dernière année de Junior, puis plusieurs années en équipe de France Main Class avant qu’elle ne s’arrête et que je découvre le West Coast Swing par le biais de mon ami Thibault Ramirez et c’est en 2016 que je me suis lancé dans l’aventure WCS.
J’ai alors gravi les échelons jusqu’à la catégorie All Star en 2019 puis une place de 5ème à l’US Open 2019 en catégorie Classic avec Hannah Clonch. (Ensuite la pandémie a stoppé toutes les activités de danse jusqu’à présent)
WB : Qu'est ce qui t'a donné envie de créer ton propre évent ?
Philippe : Dans un premier temps, je dirais la passion de la danse. Ensuite, j’ai toujours vu mes parents organiser dans le rock et le boogie et aussi leur école, des compétitions, des stages, des soirées, des voyages, etc.. Je pense que c’est une partie de ce qui m’a poussé à me dire : “Moi aussi je veux organiser !”. Bien entendu, c’était aussi dans l’optique de développer le West Coast Swing dans notre région et faire connaître notre danse.
WB : C'était quoi le premier évent que tu as géré ?
Philippe : Le premier événement que j’ai eu à gérer (en partie), était une compétition de rock et de boogie. Mes parents m’ont donné, très jeune, ces responsabilité (bien sûr, avec leur aide et expertise).
WB : Est-ce que tu aurais un conseil à donner à ceux qui organisent leur premier évent ?
Philippe : Il y a deux choses, je pense. La première est de vraiment prendre en compte un maximum de choses sur l’organisation et pourquoi pas demander aux autres organisateurs des conseils pour se faire aider avant de se lancer là-dedans pour être sûr de ne pas se jeter dans quelque chose de trop complexe tout de suite. La seconde est en lien avec la première. Dans tous les cas, il y aura toujours des imprévus, alors soyez malléable et ne vous stressez pas trop pour les choses que vous ne pouvez pas anticiper.
WB : Gérer toute l'organisation d'un évent c'est un boulot en amont mais c'est aussi un moment très particulier quand le festival a lieu. Comment gères-tu cela ?
Philippe : Certains organisateurs n’aiment pas trop le moment de l’événement parce qu’ils ne peuvent pas en profiter. C’est vrai que c’est beaucoup de choses à gérer. Cela dit, j’adore ça. Je cours partout pendant 3 jours pour être sûr de rendre le week end le mieux possible pour tout le monde mais j’aime prendre 5 minutes par ci par là pour contempler et voir les gens s’amuser.
WB : Un event c'est aussi toute une équipe, comment choisis-tu les gens qui t'entourent ?
Philippe : Comme je l’ai dit plus haut. J’ai la chance d’avoir mes parents qui sont eux organisateurs depuis de très nombreuses années et donc j’ai tout de suite pu me fier à eux et à l'équipe qu’ils ont déjà créés depuis tout ce temps.
WB : Est-ce que tu t'inspires des autres événements auxquels tu participes ?
Philippe : Bien sûr. C’est primordial à mon goût. Nous avons tous notre vision, nos idées mais il y a toujours de supers idées desquelles s’inspirer partout et pas seulement dans le wcs bien entendu.
WB : Comment choisis-tu les professeurs lors des événements que tu organises ?
Philippe : Il y a plusieurs critères. J’ai la chance de connaître la plupart des professeurs du monde du WCS donc je choisis rarement seulement ce que j’entends d’eux. Un bon staff à mon avis est composé de plusieurs “types” de professeurs différents. Je m’explique, il y a les profs qui vont danser avec tout le monde tout le temps, il y a ceux qui font des shows magnifiques, il y a ceux qui ont une qualité de cours supérieurs etc... (bien entendu, beaucoup de profs font partie de presque tous ces “types”). Personnellement, je veux une super qualité de cours, combiné avec des profs sympas qui rendent l'événement chaleureux et pour couronner le tout, j’aime les voir partager des danses avec tous les stagiaires sur la piste.
WB : C'est quoi la Phillipe's touch qui fait que ton évent est unique ?
Philippe : Je crois que c’est un tout. Une équipe, un lieu, un staff de profs et une atmosphère. Si je dois dire une chose de ce que j’essaie de transmettre dans cet évènement c’est la convivialité et le partage : le kiff quoi !
WB : L'Avignon City Swing, c'est ton festival qui est labellisé WSDC. Qu'est ce qui t'a poussé à créer un évent WSDC ?
Philippe : Étant un compétiteur dans l’âme, ça a été très naturel le fait que nous ayons très vite voulu organiser sous l’égide de la WSDC.
WB : Les règles pour créer un évent WSDC sont plutôt compliquées : trial évent, lieu, nombre de professeurs... Comment as-tu géré tout ça ?
Philippe : Je dirais que j’ai été très bien entouré, pour comprendre et mettre en place les procédures nécessaires et qu’on a travaillé dur pour faire en sorte que ça fonctionne.
WB : Le récent pic du variant Omicron a eu raison de plusieurs évents dont le tiens que tu as dû annuler à quelques jours de son début. Comment as-tu vécu cette décision ?
Philippe : Ça a été une vraie déception… Pas seulement pour moi mais pour toute l’équipe, les profs et surtout les participants... Malheureusement, nous n’avons pas eu le choix et avons subi ce moment peu agréable. Cependant, la décision devait être prise et je pense que nous avons fait le bon choix. En espérant pouvoir proposer une meilleure édition la prochaine fois.
WB : Est-ce que tu es attentif aux retours des danseurs/danseuses qui participent à tes évents ?
Philippe : Je crois que c’est très important alors oui. Cette année nous avions mis en place différentes choses pour récolter plus de retours des participants et pouvoir améliorer les choses qui ne plaisaient pas et renforcer les choses que les gens aiment. Malheureusement, nous avons dû annuler, ce n’est que partie remise.
WB : Un dernier mot à nous dire ?
Philippe : N’oubliez pas de vous amuser, prendre du plaisir et partager votre passion pour la danse parce que c’est une chance extraordinaire que l’on a d’avoir découvert cette magnifique danse mais surtout de pouvoir continuer à la propager autour de nous. Alors kiffez et n’oubliez jamais pourquoi vous avez commencé à danser !!!
WB : Merci beaucoup Philippe d'avoir répondu à nos questions, à bientôt sur les pistes de danse !