Westy interview : Maïna Vila Cobarsi
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WB : On inaugure une nouvelle série d'articles autour des personnalités qui font bouger le monde du west coast et on est ravi de faire ce premier article avec Maïna. Est-ce que tu peux nous en dire plus sur toi pour ceux qui ne te connaîtraient pas ?
Maïna : Bien sûr, je m’appelle Maïna Vila Cobarsi et je viens de Rouen, une charmante petite ville en Normandie.
Plus jeune j’ai simplement fait des claquettes pendant quelques années.
En 2013, j’avais envie de faire une danse de couple sans pour autant commencer par les danses de salon mais plutôt vers quelque chose de plus moderne. J’ai commencé à regarder des vidéos de West Coast Swing et je suis tombée dedans.
Pour ceux qui connaissent les compétitions, j’ai atteint la catégorie « All Star » rapidement en 2018 et j’ai eu l’honneur de concourir au Championnat du Monde en catégorie Rising Star pour y présenter 3 chorégraphies.
Au-delà des compétitions, je mets à cœur de développer le West Coast Swing à Rouen et alentours, danse qui gagne à être connue, notamment avec la création de l’association «Move&Swing».
WB : Ta passion pour le west coast swing, c'est arrivé comment ?
Maïna : C’est arrivé par hasard.
En Février 2013, voulant apprendre les danses de couple, j’ai regardé ce que proposaient les diverses écoles de danse de la région. J’ai vu écrit « West Coast Swing », je l’ai tapé sur la barre de recherche de YouTube... Et j’en suis directement tombée amoureuse.
Après avoir visionné une cinquantaine de vidéos, dont principalement Jordan & Tatiana, j’étais déjà passionnée par cette danse.
Au bout de 5 mois d’apprentissage j’étais présente à toutes les soirées parisiennes & au bout d’un an je participais à mon 1er event : le West In Lyon.
WB : Si tu devais définir le West Coast Swing en trois mots, ça donnerait quoi ?
Maïna : Lâcher prise, créativité, connexion.
WB : C'est quoi ta plus grande fierté ? (Si ça pouvait être lié au West Coast Swing ça nous arrangerait pour cet article)
Maïna : Je ne vais pas parler de moments précis mais plutôt en général, de ce que la danse m’a apporté.
Tout d’abord, je suis fière de ce que je peux transmettre aux gens. Je suis heureuse quand un danseur prend du plaisir à danser avec moi avec cette sensation que la danse était belle et qu’il a passé un bon moment. Les compliments que l’on peut recevoir sont tellement valorisants et poussent davantage à donner le meilleur de soi.
Enfin, la danse m’a permis d’affirmer qui je suis, de prendre confiance et de me dépasser.
Cette année a été très particulière, entre confinement, couvre-feu & restrictions, mais je n’ai pas souhaité abandonner. J’ai été force de proposition pendant toute une année, entre vidéos de danse, cours en ligne, lady styling. J’ai amélioré mes compétences au niveau marketing, que ce soit dans la création de site internet, de visuels, d’editing vidéo. Je suis donc fière d’avoir été un acteur majeur pour la communauté West Coast Swing et ainsi d’avoir permis aux gens de danser malgré cette période difficile.
WB : Tu as pu concourir à l'US Open, ça fait quoi de performer sur ce parquet ?
Maïna : C’est un honneur et un instant magique ! C’est un parquet prestigieux où j’ai vu danser nombreux pros que j’admire, il y a donc cette fierté de fouler le même parquet. Ça été une expérience enrichissante dans ma carrière West Coast Swing.
Mais c’est aussi beaucoup de préparation : que ce soit dans les entraînements ou dans la préparation mentale. Le fait de travailler des mois entiers pour donner le meilleur de soi, de travailler sur la gestion du stress à travers des exercices. Je l’ai vécu comme un challenge et c’est une fierté de l’avoir fait.
WB : Y a encore un peu de boulot mais on aimerait présenter notre routine à l'US Open, tu peux nous filer un petit conseil ?
Maïna : Donnez tout aux entraînements et en dehors, surpassez-vous afin de donner le meilleur de vous afin de ne rien regretter. Le jour J, profitez de ce moment magique car il ne dure que 3 minutes. Profitez de la scène, du parquet, des spectateurs, des encouragements, du soutien de vos amis, des juges…
Néanmoins, conseil technique, imprégnez-vous du parquet, de la salle, de l’ambiance lors des floor trials afin de ne pas être dépassé par les évènements le jour de votre passage.
WB : Pendant que l'on est dans le sujet, comment te prépares-tu pour les compétitions ?
Maïna : Pour ce qui est des JnJ ou Strictly, étant assez compétitrice, j’essaie de rester concentrée sur mon objectif. Pour cela, je ne me disperse pas à regarder contre qui je vais concourir, je me focalise sur ma personne et m’habille de telle sorte à me sentir belle.
Pour les routines c’est un tout autre enjeu car c’est beaucoup de travail en amont. J’ai fait de la visualisation et un peu de méditation afin d’accueillir ce moment en toute sérénité. La gestion du stress est importante et conditionne aussi la performance ou la représentation.
WB : On aime les questions clivantes et polémiques, du coup on aimerait savoir si tu es plutôt musique rapide ou musique lente ?
Maïna : Ahh… J’aime les deux mais j’ai un penchant pour les musiques lentes. Elles permettent de faire passer plus facilement les émotions et le lâcher prise.
WB : Est-ce qu'il y a un évent qui t'a particulièrement marquée en tant que prof ou en tant que participante ?
Maïna : Il y en a plusieurs en réalité.
- Le West In Lyon car il a été le 1er event auquel j’ai participé, j’en suis ressortie avec des étoiles plein les yeux & a ainsi confirmé ma passion.
- Le Budafest, un événement compétition certes mais aussi très social. C’est ce que j’apprécie, pouvoir danser jusqu'à pas d’heures avec tellement de danseurs de nationalités différentes, tous animés par cette envie de partager. En plus des shows des professeurs, qui sont toujours incroyables.
- L’US Open, pour tout ce qu’il représente.
WB : Est ce qu'il y a un danseur ou danseuse que tu admires ou/et qui t'inspire ?
Maïna : Il y en a tellement, difficile d’en choisir qu’un !
J’aime beaucoup la puissance et la créativité de Victoria Henk & Alyssa Glanville, l’élégance de Torri Zzaoui & Virginie Massart, l’espace spatio-temporel d’Emeline Rochefeuille, les vibes de Virginie Grondin…
WB : On a eu plus d'un an de restrictions qui nous ont empêché de danser, comment tu l'as vécu ?
Maïna : La danse fait partie de ma vie alors difficile de la mettre en suspens.
J’ai évidemment moins dansé en social, mais les restrictions m’ont permises de développer ma danse autrement : par le biais de lady styling, de vidéos… J’ai continué à danser chez moi seule et à donner des cours (en ligne).
J’ai aussi créé un partenariat avec Andrew Shellard, nous avons pu nous voir quelques fois et ainsi s'entraîner et danser.
Finalement cette année de restrictions, paradoxalement, m'a permis d’entreprendre pas mal de projets.
WB : Tu as lancé des sessions de lady styling pendant le confinement, comment t'es venue cette idée ? Est-ce que c'est quelque chose de pas assez présent dans le monde du West Coast Swing ?
Maïna : J’ai toujours donné des cours de lady styling à Rouen.
Quand le confinement a eu lieu, Angélique Pernotte a lancé quelques stages de styling en ligne.
On s’est ensuite alliées, contentes de travailler ensemble et de partager avec les filles.
On travaille réellement bien ensemble, voyant que tout se passait très bien, notre vision, notre passion, notre bonne humeur, nous avons décidé d’en proposer davantage et c’était une année ultra chouette.
Les cours de lady styling sont à mon sens importants car ils permettent de travailler des mouvements solos & donc d’être meilleure à deux par la suite. Les cours en couple sont très bien et les cours de styling permettent de compléter en devenant plus « danseuse » que « follower ». Cela permet aussi de se libérer et de trouver son style, de comprendre les techniques seule.
WB : De quelle manière prépares-tu tes cours ? Que cherches-tu à transmettre avant tout à tes élèves ?
Maïna : Concernant mes cours de Lady Styling je me fixe un thème, mets la musique et je danse. Je cherche ainsi de jolies variations simples à remettre en couple sur ce même thème afin que les filles aient de la matière à travailler. J’aime également travailler des points techniques à travers des exercices ou théories afin que le sujet soit compris.
Pour les cours en couple, j’aime aussi travailler des points techniques et travailler dans le ressenti en mettant le tout en application dans des mouvements. J’ai remarqué que les élèves aiment avoir des exemples pour ainsi avoir de la matière pour créer.
Je suis une danseuse “instinctive” alors j’aime particulièrement transmettre l’envie de partager, que ce soit avec son partenaire de danse ou ses émotions. Le lâcher prise est important, j’aime quand tout n’est pas intellectualisé. Le tout n’est pas de danser à la perfection mais plutôt de transmettre qui on est.
WB : L'année dernière, tu as lancé l'association Move & Swing avec des cours, des pratiques et des stages, est-ce que tu réfléchis à un évent sur la région Rouennaise ?
Maïna : Ahah… Vous en saurez plus bientôt !
Ce que je peux vous dire, c’est que Move&Swing a été lancé avec une de mes amies Lucie Durand et que l’on met tout en œuvre pour faire passer de bons moments aux Westies & agrandir la communauté.
WB : Un dernier mot à nous dire ?
Maïna : Merci à vous pour tout ce que vous faites, pour la communauté West Coast Swing en France.
Merci à @WestieBabieOff de m’avoir fait confiance pour cette première interview, c’est un plaisir d’y avoir participé et d’avoir pu partager mes expériences avec vous.
Aux lecteurs, j’espère avoir répondu au mieux et vous donner l’envie de donner le maximum afin de vous épanouir dans votre danse.
WB : Merci beaucoup Maïna d'avoir répondu à nos questions, on se retrouvera avec plaisir sur les pistes de danse !
Maïna : Avec grand plaisir, hâte de vous revoir tous sur les pistes de danse et en dehors avec sourires et bonne humeur.
L'article vous a donné envie de découvrir le West Coast Swing et vous habitez la région Rouennaise, Move&Swing vous propose un cours de découverte le dimanche 29 août. Plus d'infos sur l'événement Facebook en cliquant ici.