Westy interview : Miguel Ortega
• 6 min de lecture
WB : On a eu la chance d’interviewer Maïna pour la précédente Westy interview, c’est aujourd’hui Miguel qui accepte de prendre le relais pour cette nouvelle session de questions-réponses. Avant de lancer les hostilités, est-ce que tu peux nous en dire plus sur toi ?
Miguel : Yes ! Je m’appelle Miguel, et j’habite à Lyon. J’ai découvert les danses de couple il y a bientôt 16 ans (le coup de vieux est instantané ^_^). J’ai démarré par les danses latinos (salsa principalement) où j’ai très vite été happé par l’effervescence des évènements et de la scène.
Ensuite est venu le West Coast Swing qui m’a fait découvrir d’autres sensations et d’autres défis.
Quand je ne suis pas sur une piste de danse, je suis principalement devant un ordinateur - je travaille dans l’informatique - ou en train de rêvasser à mon prochain repas !
WB : Ta passion pour le West Coast Swing, c'est arrivé comment ?
Miguel: Et bien c’est arrivé tout doucement. Pour moi tout a commencé quand David Riquelme, qui tient l’école Scène Attitude à Lyon nous a présenté cette danse - on formait une troupe de salsa à l’époque - nous soutenant que c’était le “futur”.
Sans être un expert non plus, j’avais un bon niveau de salsa et je n'ai pas tout de suite accroché à cette danse qui me semblait trop contraignante. Je peux même dire que la première année j’y allais à reculons ! Oui, j’étais clairement dans le déni.
Ensuite la passion est arrivée à force de pratiquer je crois. L’engouement était tel autour de moi et puis je partais de tellement loin que chaque petit progrès était super satisfaisant. J’avais l’impression - et toujours d’ailleurs - qu’on finit jamais d’apprendre cette danse, ce qui pour un curieux comme moi c’est vraiment le pied !
WB : Si tu devais définir le West Coast Swing en trois mots, ça donnerait quoi ?
Miguel : Je dirais sans surprise - connexion, musicalité, social
WB : On peut retrouver pas mal de tes compétitions sur YouTube. Tu sembles être très musical et toujours à l'écoute avec ta partenaire, tu peux nous donner ton secret ?
Miguel : Je pense qu’il n’y pas de secret, mais j’avoue être un grand consommateur de musique, ça doit aider !
Je trouve que la force de cette danse et la capacité de créer des choses ensemble avec sa partenaire, du coup j’essaie d’ouvrir mes “oreilles” sensorielles un maximum :)
WB : Puisque l'on parle de YouTube et de compétitions. Dans la vidéo juste en dessous, on peut voir ton interprétation sur le titre Chocolat de Lartiste avec Irina Puzanova. Un titre français pendant une compétition à l'étranger, c'est un plus ou pas pour jouer avec les paroles ?
Miguel: En vrai ça dépend si les juges parlent bien anglais ou pas héhé. Plus sérieusement, je pense que ça ne change pas grand-chose, la musique n’a pas de langue !
C’est marrant mais cette vidéo est loin d’être ma préférée. J’ai mis au moins 10 secondes à reconnaître la musique (autant dire une éternité quand tu es observé par toutes les personnes de l'évent) et ensuite je crois que j’ai beaucoup plus misé sur la musicalité et le fun que la technique, faut se l’avouer. Mais ça reste un excellent souvenir !
WB : Est-ce que tu aurais une anecdote à nous partager au sujet des compétitions que tu as réalisées ?
Miguel: Je peux l’avouer sans honte mais je suis un vrai paniqué des compétitions ! Il me faut toujours un temps plus ou moins long pour m’isoler et me mettre dans un état/personnage capable d’affronter un spotlight.
C’est toujours un défi mais d’autant plus satisfaisant quand on arrive à dépasser son stress et placer deux / trois mouvements sympas.
Dirty secret : j’ai même toute une playlist avec des discours de motivation avec fond de musique “épique” pour m’ambiancer !
WB: Tu sembles avoir réussi à marier compétition et danseur social en soirée, pourtant beaucoup opposent ces deux catégories parfois même en disant que ce sont 2 choses incompatibles, tu en penses quoi ?
Miguel: Je ne sais pas trop quoi en penser pour être franc. Je ne me retrouve pas trop dans cette opposition.
Certes ce sont deux disciplines différentes, mais pas forcément incompatibles, au contraire cela peut être complémentaire !
WB : En 2018, tu as concouru à l'US Open avec Angélique Pernotte dans la catégorie Rising Star. Comment ce projet est né ?
Miguel : J’adore le travail et l’implication qu'une routine nécessite et l’US Open était à l’époque le Graal ultime en termes de compétition. J’avais accumulé un petit peu d’expérience en troupe de salsa et avec une année de partenariat avec Emeline Rochefeuille et j’étais curieux de vivre cette expérience sans vraiment y croire.
Avec Angie - qui est une bosseuse de ouf au passage - on s’est retrouvé au bon moment et avec la même motivation, alors au fur et à mesure qu’on avançait dans notre travail on commençait à se dire “et pourquoi pas ?”
Cette année on a gagné le French Open en catégorie classic et je pense que c’est ça qui nous a décidé à tenter l’expérience aux US.
WB : Vous avez fini 2ème à la compétition à la suite d'une très belle prestation, comment as-tu vécu ce moment et cette victoire ?
Miguel : C’est indescriptible. C’est tellement incroyable de danser dans ce parquet mythique qui a été foulé par les meilleurs du monde, et puis c’est l’aboutissement de mois et mois de travail, alors une fois que c’est fini et qu’on entend la foule quand la musique s’arrête, c’est vraiment fou !
Dans ma tête je n’arrêtais pas de me répéter : on l’a fait !
Ça me donne la chair de poule en y repensant !
WB : On avait demandé conseil à Maïna pour notre projet de choré à l'US Open. On en profite pour te demander si tu n'avais pas des conseils sur notre choix de musique pour notre choré ?
Miguel : Je dirais soyez patients ! Il faut arriver à trouver une musique qui vous fait vibrer, qui ne vous lassera pas après 3452 répétitions et qui offre des variations de tempo/d’intentions suffisantes pour accrocher le public. Tout un programme je sais.
WB : Tu es présent de plus en plus souvent lors de stages en tant que professeur, qu'est-ce que ça fait de passer d'élève à professeur ?
Miguel: C’est très plaisant de transmettre sa passion à la prochaine génération de danseurs ! C’est une façon de redonner un peu à la communauté et de la faire vivre.
C’est aussi un défi, car on pourrait croire qu’après dix ans de cours de West Coast Swing, enseigner est naturel. Et bien tout comme la compétition, l’enseignement est une tout autre discipline. Il faut à la fois être très pédagogue, s’adapter au besoin unique de chaque élève tout en gardant une atmosphère fun, relax et inclusive.
WB : Est ce qu'il y a un danseur ou danseuse que tu admires ou/et qui t'inspire ?
Miguel : Il y en a beaucoup ! Mais je suis fan inconditionnel de 2 danseuses - Melissa Rutz par sa musicalité et Virginie Grondin (de façon tout à fait objective, la meilleure coach !)
En leader, j’ai eu la chance de prendre régulièrement des cours avec Maxime Zzaoui mes premières années de WCS et avec Maxence Martin, qui reste à mes yeux le GOAT.
Mention spéciale pour Ben Morris dont la créativité et la vivacité d’adaptation est juste incroyable. Un bonus pour Semion Ovsiannikov, il a la classe !
WB : Beaucoup de danseurs de haut niveau lancent leur association ou/et leur cours réguliers, est-ce que tu as un projet similaire en tête ?
Miguel : Oui c’est une idée qui me trotte depuis peu. C’est dur de s’engager dans des cours réguliers alors qu’on a un travail déjà prenant mais j’aimerais trouver le temps !
Sans prétention, je pense qu’il est important de faire vivre cette communauté, en apportant son petit grain de sable - comme ce site d’ailleurs.
WB : Dans quel évent on pourra prochainement te retrouver ?
Miguel : Je serais sur Paris en début Octobre pour le Friendly Westie, et au Swing Side Invitational à Liège en Belgique, fin Octobre.
WB : Un dernier mot à nous dire ?
Miguel : Et bien je dirais juste merci pour cette occasion de partager mon expérience.
J’espère qu’on se retrouvera bientôt sur les pistes !
WB : Merci beaucoup Miguel d'avoir répondu à nos questions, on se retrouvera avec plaisir sur les pistes de danse !
Miguel : Avec plaisir !
P.S. : Merci à Tumbao Pix pour la photo qui illustre l'article, n'hésitez pas à le suivre sur Facebook ou sur Insta.
P.S. 2 : Et comme on est au plus prés de l'actu on vous propose de découvrir la dernière finale Jack n' Jill de Miguel qui a eu lieu il y a quelques semaines au rolling swing 2021 au côté de Maïna.