Rester objectif sur sa danse

Pauline Lagarde

5 min de lecture

Il n'est jamais évident de poser un regard objectif sur soi en général et sur sa danse en particulier. On est souvent biaisé par notre ressenti, nos émotions et par la peur du regard des autres. Notre estime de nous-même peut en conséquence varier radicalement d'un jour à l'autre, sans évaluer notre niveau à sa juste mesure. Le fait de rester objectif envers soi-même consiste donc à avoir conscience de son niveau, de ses capacités et de ses points forts et de ses points faibles, sans se sous-estimer ou se surestimer. Il est donc important de garder un œil critique mais juste sur sa danse. Nous allons vous donner ci-dessous quelques tips pour essayer de rester objectif sur votre danse quoi qu'il arrive !

Ne pas se sous-estimer

En général, nous avons plus tendance à nous sous-estimer qu'à nous surestimer. Cela est d'autant plus vrai en danse où l'aspect visuel et esthétique joue un rôle important. En effet, difficile de ne pas regarder les autres danser en soirée ou en compétition ! On aura donc naturellement tendance à se comparer aux autres et, puisque ce sont souvent les danseurs de haut niveau qui attirent le plus le regard, on trouvera forcément qu'ils dansent bien mieux que nous et cela peut entrainer une perte de confiance en notre niveau de danse.

Il s'agit là de la première erreur ! Regarder les autres, oui pour le spectacle qu'ils nous offrent et les choses qu'ils peuvent nous apprendre, mais non pour se dévaloriser ! N'oubliez pas qu'il y a autant de façon de danser qu'il y a de danseurs et que vous avez vous aussi des points forts à exploiter.

Vous pouvez le faire !

Enfin, même lorsque l'on a des coups de mou, il s'agit de rester positif. Ce n'est pas parce que l'on a une impression momentanée de stagnation que l'on danse mal. Vous pouvez consulter notre article sur Comment surmonter ses paliers d'apprentissage pour en savoir plus ;).

Attention aux compétitions

Les compéts, c'est chouette, ça permet de se challenger et de vivre des moments intenses. Pourtant, attention au revers de médaille !

Il peut nous arriver, lorsque l'on ne dépasse pas les prelims par exemple, de nous dévaloriser en pensant que c'est parce que l'on danse mal. Il ne faut pas oublier que la danse en compétition est différente de celle en social. Lors de la notation par les juges, beaucoup de facteurs entrent en jeu. Certains sont plus ou moins aléatoires et nous avons donc peu de contrôle dessus. Par exemple, en fonction de notre état du moment, de notre partenaire, de la musique sur laquelle on tombe, notre danse peut varier totalement.

Le principe des compétitions est d'être jugés et classés les uns par rapport aux autres, sur une musique donnée à un instant T, avec des critères pouvant différer en fonction des attentes des juges. Selon donc les danseurs qui sont présents autour de nous, notre danse pourra ressortir plus ou moins bien pour les juges. Si l'on se retrouve par exemple au beau milieu d'une horde de danseurs d'un niveau plus élevé que le nôtre, notre danse ressortira forcément moins bien, quand bien même vous ne dansez pas comme un pied non plus (nous avons une anecdote très précise sur ce sujet avec Adrien que vous pourrez retrouver ici ;) ).

De plus, lors des prelims, les juges nous regardent pendant un cours laps de temps et non pendant toute la danse. Il suffit donc qu'ils nous regardent à un moment où nous faisons une erreur technique ou de timing pour être éliminé, même si le reste de la danse s'est bien passé.

Demander un avis extérieur

Le moyen le plus sûr pour avoir une vision objective sur sa danse, c'est encore de demander l'avis d'un tiers, surtout s'il est plus expérimenté. Cette personne pourra par exemple regarder nos vidéos de compétitions, prélims ou finale, et nous faire un compte-rendu en nous expliquant par exemple pourquoi on n'est pas passé, quels sont nos éléments à travailler ou au contraire qu'est ce qui a fait qu'on a atterri sur le podium.

Pour cela il faut être capable de se remettre en cause lorsque cela est nécessaire et d'accepter les critiques constructives. Il ne reste ensuite plus qu'à travailler pour progresser (oui on sait, c'est plus facile à dire qu'à faire) !

Et voilà, c'est comme ça qu'on finit All-Star !

Les choix de cours

De même lors du choix de niveau dans un stage, un event ou des cours à l'année, un avis extérieur peut être le bienvenu. On peut soit demander à des profs qui nous connaissent le niveau le plus adapté pour nous ou passer les auditions lorsqu'il y en a.

Point important, lorsque l'on est affecté dans un niveau plus bas que celui auquel on aspirait, il ne faut pas le prendre personnellement. Les niveaux de cours peuvent changer selon le lieu dans lequel on est et selon les prérequis souhaités par les profs. Etre dans un niveau plus bas ne veut donc pas dire que l'on se retrouve "chez les nuls" et que l'on ne va rien apprendre. Il y a toujours matière à travailler, peu importe le niveau auquel on appartient !

Enfin, n'oublions pas que le nombre d'années de danse n'est pas forcément parallèle à notre niveau de progression et que chacun évolue à un rythme propre. Parfois, il est bien de s'écouter et de se faire confiance si on pense qu'on a les aptitudes pour suivre un cours qui peut sembler trop haut pour nous. Cela demande néanmoins de bien connaitre ses points forts et ses capacités de travail et d'investissement.

Dernier point, mais pas des moindres, attention à ne pas prendre la grosse tête et à ne pas donner de leçons aux autres, sauf s'ils vous le demandent ! ;)

Pour ma part, j'ai tendance à me dévaloriser face aux danseurs qui ont un meilleur niveau que moi, ou lorsque je crée quelque chose en dansant qui ne me plait pas car j'ai vu mieux ailleurs et que je voudrais y ressembler. Les avis et conseils extérieurs m'aident donc à prendre conscience de mon niveau et de ce que je pourrais améliorer, tout en me rassurant. Mais au final, peu importe le niveau et les capacités que l'on a, le principal est d'apprécier sa danse et de s'amuser avant tout !

Écrit avec passion par ...

Pauline Lagarde
Pauline Lagarde

Paris

Expatriée dans la capitale, elle n'en oublie pas pour autant ses racines alsaciennes et revient fréquemment sur Strasbourg pour danser et surtout pour martyriser Adrien.

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